Intitulé : Films d’architectures habitées
Thème(s) : Habitat, Logement social, Innovation, expérimentation
Nature de la mission : Capitalisation d’expériences de l’habiter
Production : Mini-séries de films documentaires
Année : PROJET EN DÉVELOPPEMENT
Lieu :
Commanditaire :
Collaboration : en construction
«DONNEZ-MOI UN FUSIL ET JE FERAI BOUGER TOUS LES BÂTIMENTS»: LE POINT DE VUE D’UNE FOURMI SUR L’ARCHITECTURE" Le problème que nous posent les bâtiments est exactement à l’opposé de la célèbre étude d’Étienne Jules Marey sur la physiologie du mouvement. En mettant au point son «fusil photographique», Marey voulait fixer en une séquence d’images le flux continu du vold’une mouette pour en comprendre le mécanisme, ce qu’aucun observateur n’avait réussi jusqu’alors. Nous avons besoin du contraire, car notre problème est que les bâtiments ont toujours l’air terriblement statique. Il semble presque impossible de les comprendre comme mouvement, comme «vol», comme une série de transformations. Or nous savons tous – et particulièrement les architectes, bien entendu – qu’un bâtiment n’est pas un objet statique, mais plutôt un projet en mouvement, et que même une fois bâti, il continue d’être transformépar ses usagers, d’être modifié par ce qui arrive à l’intérieur comme à l’extérieur, et qu’il disparaîtra ou sera rénové, voire altéré et transformé jusqu’à en être méconnaissable. Nous le savons, mais notre problème, c’est qu’il nous manque l’équivalent du fusil photographique de Marey, puisque, lorsque nous reproduisons un bâtiment, c’est toujours sous la forme d’une structure fixe, impassible, imprimée en quadrichromie dans les magazines de luxe feuilletés par les clients dans les salles d’attente des cabinets d’architecture.”
Bruno Latour et Albena Yaneva in in Geiser, Reto (ed.), Explorations in Architecture:Teaching, Design, Research, Basel: Birkhäuser, 2008 (with Albena Yaneva) pp. 80-89.